La présentation des résutats de la radio-embolisation (radio-active) de tumeurs du foie a priori non résécables par voie « mini-invasive » a été un sujet d’exception du congrès GEST (Global Embolization Symposium and Technologies) à Paris (1). Elle a montré comment on peut être efficace sur cet organe délicat. La technologie détaillée émane d’une société australienne, Sirtex, et est déjà connue sous le nom de SIRT, ce qui signifie : radiothérapie interne sélective (Selective intern radiotherapy).
Les microsphères émettent en effet un rayonnement bêta qui reste confiné à une profondeur tissulaire et ne dépasse pas 3 millimètres. La longueur de ce rayonnement est suffisante pour obtenir l’irradion sélective de la tumeur – c’est la radiothérapie sélective interne – sans dommage pour le reste du tissu hépatique et des ses multiples fonctions hématologiques, endocrines, etc.
L’objectif est d’obtenir la disparition de la tumeur, préalablement repérée, localisée et mesurée (par rapport au reste du parenchyme hépatique) au cours d’une exploration en IRM, et si la disparition de la tumeur ne peut être obtenue, c’est de faire régresser son volume de façon telle qu’elle deviendra opérable (résécable), sans que l’acte chirurgical soit traumatisant pour cet organe.
Des mesures de radio-activité permettent de préciser que la tumeur reçoit de façon locale une irradiation de plus de 120 Gray, alors que pour le reste du fois elle reste inférieure à 30 Gray, soit au-dessous du seuil de vulnérabilité du tissu hépatique au rayonnement bêta, seuil qui risque d’être accidentellement dépassé lors de radiothérapies externes. La demi-vie de l’yttrium 90 est d’un peu plus de 64 heures et la radio-activité a été pratiquement délivrée au bout de 14 jours.
Lors d’un traitement anti-cancéreux, il est habituel d’associer les méthodes de soins. Ici, il est possible d’associer chimiothérapie et SIRT, les tumeurs traitées pouvant être primitives : carcinome hépato-cellulaire (CHC ou cancer primitif du foie) ou secondaires, métastases d’un cancer colo-rectal. La radiologie interventionnelle peut notamment perfuser dans la tumeur, en remontant l’artère hépatique puis en entrant dans la circulation tumorale, une molécule anti-angiogénique (2) ou une chimiothérapie cxytotoxique. Une autre possibilité existe : l’introduction d’une sonde-électrode de radio-fréquence, destruction par la chaleur, qu’on peut également utiliser pour détruire des métastases.
Détail : l’efficacité de la radio-embolisation à l’yttrium 90 tient au fait que les tumeurs hépatiques se branchent dès l’origine préférentiellement sur l’artère hépatique par néo-angiogenèse, alors que le reste du foie (sain) est surtout alimenté par la veine porte. Les microsphères (32 microns de diamètre) restent coincées dans les vaisseaux tumoraux, sans risque de mouvement rétrograde.
Cette technique n’est pas encore utilisée en France. Un essai démarre dans les CHU avec une association radio-embolisation/chimiothérapie. On espère que les équipes françaises vont rapidement maîtriser la technique, qui a de l’avenir comme le montrent les résultats d’équipes américaines, australiennes, allemandes et espagnoles…
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