Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est le cancer primitif du foie le plus fréquent. A l’échelle mondiale, il est le 5ème cancer le plus fréquent. Il a été responsable de plus de 7 300 décès en France en 2005. La plupart des cancers du foie surviennent chez des personnes déjà atteintes d’une maladie chronique du foie, due aux virus des hépatites B et C, à la consommation excessive d’alcool ou à d’autres causes plus rares (maladies génétiques, auto-immunes ou toxicité de médicaments).
Il est en forte augmentation, principalement en raison des infections liées aux virus de l’hépatite B et C. Cependant, en France, il demeure d’abord lié à une consommation excessive d’alcool. C’est aussi un des cancers les plus graves et de mauvais pronostic. Actuellement, la médiane de survie n'est que de quelques mois et le taux de survie à 5 ans sans traitement est inférieur à 5 %. Pour la plupart des patients il n’y a pas de solutions thérapeutiques autres que palliatives.
Rechercher les protéines présentes spécifiquement dans les cellules cancéreuses
Afin d’identifier de nouvelles cibles de traitement pour le cancer du foie, l'équipe de Jean ROSENBAUM a entrepris, il y a quelques années, de rechercher les protéines présentes spécifiquement dans les cellules cancéreuses. Ils ont analysé, à partir d'échantillons, l’ensemble des protéines présentes dans les cellules cancéreuses en les comparant à celles retrouvées dans les cellules saines autour des tumeurs, chez les mêmes patients. Cette étude, soutenue par l’ARC en 2002, a permis d’identifier de nombreuses protéines dont la quantité était différente entre la tumeur et les cellules non tumorales. Une de ces protéines est la reptine.
Grâce à une autre subvention de l’ARC en 2006, Jean ROSENBAUM et son équipe ont pu vérifier que la présence en quantité anormalement élevée de la reptine se retrouve dans la majorité des cancers du foie et qu’un taux élevé de reptine est associé avec un mauvais pronostic. Des expériences sur des cellules de cancer du foie en culture ont montré que la reptine participait à la prolifération et à la survie de la cellule cancéreuse. De premiers résultats dans des modèles in vivo démontrent que l’on peut stopper la progression de ce cancer en diminuant artificiellement la quantité de reptine dans les tumeurs.
Vers une nouvelle cible de traitement
L’ensemble des résultats précédemment obtenus prouvent que la reptine joue un rôle important dans le cancer du foie et qu’elle pourrait être la cible de nouveaux traitements anticancéreux. La suite du projet de Jean ROSENBAUM, a pour objectif de mieux comprendre le rôle de la reptine dans les cellules cancéreuses. Le chercheur va notamment étudier une partie de cette protéine (ATPase) qui pourrait être la cible de nouveaux traitements.
Les résultats attendus apporteront de nouveaux éléments pour perturber l'action de la reptine dans les cellules tumorales et découvrir de nouvelles pistes de traitements ciblant la reptine ou les protéines avec lesquelles elle interagit.
Ce que permet le soutien de l’ARC
La subvention attribuée par l’ARC au Dr Jean ROSENBAUM pour poursuivre son projet, s’élève à 50 000 € pour deux ans. Il s’agit du 3ème financement de l’ARC pour cette étude que l’association suit depuis 2002 et pour laquelle elle a investi 150 000 euros au total.
Cette subvention permettra l’achat de petits équipements. Elle servira aussi à couvrir les « frais de fonctionnement » et notamment l’achat des réactifs biologiques qui permettent de réaliser des expériences de laboratoire (anticorps, réactifs pour la culture de cellules cancéreuses…) ou les frais liés à l’utilisation de plates-formes technologiques.
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