Cancer du foie: causes, symptômes, traitements et préventions

30.5.11

Le foie, la plus grande glande dans le corps, joue un rôle essentiel pour nous maintenir en vie. Parmi ses nombreuses fonctions, mentionnons l'entreposage de vitamines et d'éléments nutritifs, la synthèse des protéines indispensables à la coagulation sanguine et la sécrétion de la bile pour la digestion. Il contribue aussi à la décomposition et à la filtration des toxines présentes dans le sang.
On distingue deux types de cancer du foie :
  • le cancer primitif apparaît d'abord dans le foie et peut se propager vers d'autres organes. Le carcinome hépatocellulaire est le cancer primitif du foie le plus fréquent ;
  • le cancer métastatique du foie est un cancer qui a pris naissance dans une autre partie du corps et s'est ensuite propagé au foie. Les cellules cancéreuses provenant d'un autre organe peuvent facilement atteindre le foie par le flux sanguin, étant donné le rôle de filtre du foie. Les premiers sites de ces cancers sont habituellement le côlon, le pancréas, l'estomac, les seins ou les poumons.
En général, le cancer du foie est diagnostiqué chez les personnes de plus de 60 ans. Au Canada, le diagnostic de cancer du foie est posé chaque année pour 1800 personnes environ, et cette affection touche plus d'hommes que de femmes.

Causes

Les causes du cancer du foie sont encore inconnues, mais certains facteurs de risque ont été identifiés, notamment :
  • l'hépatite chronique B ou C ;
  • la cirrhose du foie ;
  • le diabète sucré ;
  • une exposition à certaines toxines, comme certains types de champignons (les aflatoxines), le chlorure de vinyle, les stéroïdes anabolisants et l'arsenic ;
  • le tabagisme.

Symptômes et Complications

Le cancer du foie peut rester silencieux pendant assez longtemps avant que des signes d'anomalies ne surviennent. La plupart des symptômes ci-après résultent des dégâts subis par le foie :
  • une ascite - une accumulation de liquide dans la région du foie et des intestins ;
  • un ictère - le jaunissement de la peau et du blanc des yeux ;
  • une fièvre ;
  • de la fatigue ;
  • de la faiblesse ;
  • des nausées ;
  • une douleur abdominale ;
  • une perte de l'appétit ;
  • une perte de poids ;
  • de la confusion ;
  • une douleur au dos, dans l'abdomen ou autour de l'omoplate droite ;
  • la présence d'une masse dure sous la cage thoracique ;
  • une urine foncée ;
  • des selles grises ;
  • une hémorragie interne.

Traitement et Prévention

Pour combattre le cancer du foie, comme la plupart des cancers, on dispose de 3 formes de traitement : la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Les traitements peuvent être donnés séparément ou en combinaison.
Dans le cas d'un cancer localisé résécable (T petit, N0, M0), le traitement est habituellement la chirurgie. On enlève alors la tumeur et peut-être certains tissus avoisinants. Le foie est un organe unique en son genre, qui peut régénérer ses cellules et continuer à fonctionner comme avant. Les médecins peuvent offrir des traitements de chimiothérapie après l'intervention chirurgicale pour tuer les cellules cancéreuses qui pourraient subsister.
Les ablations rentrent aussi dans cette catégorie. Ces opérations consistent à détruire les cellules cancéreuses au moyen de la cryochirurgie ou de l'alcoolisation (ablation à l'éthanol). Dans la cryochirurgie, le chirurgien utilise une sonde en métal (cryosonde) pour geler les cellules cancéreuses. Il pratique une petite incision et introduit la cryosonde à la pointe de laquelle circule de l'azote liquide qui permet de geler les cellules ciblées. Dans l'alcoolisation, le chirurgien injecte de l'alcool directement dans la tumeur, soit à travers la peau, soit au cours d'une opération.
La résection complète du foie est impossible en raison de son rôle essentiel. Autrefois, on ne pouvait envisager une greffe du foie pour les personnes atteintes de cancer du foie ; à l'heure actuelle cependant, les chirurgiens découvrent que certaines personnes dont le cancer est encore à ses débuts peuvent bénéficier d'une greffe du foie. Après une greffe réussie et des soins médicaux appropriés, le receveur peut continuer à vivre une vie normale en bonne santé.
Dans le cas d'un cancer localisé non résécable (T plus élevé, N0, M0), la localisation de la tumeur ne permet pas une résection chirurgicale. La tumeur peut se trouver dans une région très délicate du foie ou elle a envahi une importante partie de l'organe. Les options thérapeutiques sont alors la cryochirurgie, la chimiothérapie, la thérapie ciblée (utilisation de médicament pour réduire l'approvisionnement en sang de la tumeur et bloquer la croissance et la propagation de la tumeur), la greffe hépatique, la radiothérapie, l'ablation par radiofréquence ou l'injection d'alcool directement dans la tumeur.
En chimiothérapie, on a recours à des médicaments pour tuer les cellules cancéreuses. Les médicaments sont habituellement administrés dans une veine, mais certains d'eux sont maintenant disponibles en comprimés à prendre par voie orale. Dans le cadre du cancer du foie, on se heurte à un obstacle : de nombreux médicaments sont métabolisés (décomposés) par le foie, de sorte que les options sont ainsi plutôt limitées.
Comme les médicaments chimiothérapeutiques circulent dans tout l'organisme, leurs effets secondaires sont généralisés, bien que temporaires :
  • des nausées et des vomissements,
  • une chute des cheveux,
  • de la fatigue,
  • une diarrhée,
  • des frissons,
  • un essoufflement,
  • une toux,
  • une ulcération de la bouche.
La perfusion de l'artère hépatique, une autre forme de chimiothérapie, permet d'administrer les médicaments directement au foie. On installe sous la peau une petite pompe qui achemine les médicaments directement à l'artère hépatique. Ce type de traitement réduit les effets secondaires, car les médicaments sont libérés de manière plus ciblée et leur effet n'est pas ressenti par tout l'organisme. Les recherches n'ont pas montré que ce traitement améliore l'issue de la maladie, mais il semble améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d'un cancer du foie.
La chimioembolisation peut être envisagée en présence d'une tumeur non résécable. On injecte des substances chimiothérapeutiques dans les vaisseaux sanguins qui nourrissent les tumeurs, afin de les bloquer. Les cellules cancéreuses meurent, faute d'approvisionnement.
La radiothérapie est un traitement externe qui consiste à diriger des rayons X directement sur les tumeurs pour détruire les cellules cancéreuses et réduire le volume des tumeurs. Dans certains cas, la radiothérapie est administrée avant la chirurgie afin de réduire le volume des tumeurs et en faciliter la résection. On n'utilise pas très souvent la radiothérapie dans le traitement du cancer du foie, car les tumeurs ont tendance à ne pas y répondre et le foie lui-même est très sensible aux effets du traitement.
Les personnes traitées par radiothérapie, pourraient observer plusieurs effets secondaires, parmi lesquels :
  • de la fatigue ;
  • une rougeur et une sécheresse de la peau au point d'irradiation ;
  • des nausées et des vomissements ;
  • une perte de l'appétit ;
  • une diarrhée.
Il est plus difficile de traiter le cancer du foie à un stade avancé (N1 et/ou M1), à cause de sa propagation aux autres parties du corps. La chimiothérapie et la radiothérapie pourraient constituer des options.
Le traitement du cancer du foie récurrent dépend de ce qui a été fait antérieurement et du stade du cancer.
On ne peut pas prévenir le cancer du foie, mais une bonne compréhension des facteurs de risque permettrait de le découvrir dès les premiers stades. Les personnes présentant un risque élevé, comme celles qui sont atteintes d'hépatite ou de cirrhose, devraient se soumettre à un dépistage périodique à l'aide d'échographies ou d'analyses sanguines. Ces examens révèlent le taux des enzymes hépatiques qui renseignent les médecins sur le fonctionnement du foie.

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