Traitement efficace pour Le cancer de l’ovaire

14.1.12

Le cancer de l’ovaire : voilà un terme enrobé d’une aura de peur et de mystère. Il y a effectivement des raisons de le craindre et la part d’inconnu est immense.
À cause de sa nature sournoise, le cancer de l’ovaire est souvent appelé « la maladie qui chuchote ». Tel un murmure à peine audible, il est presque impossible à détecter aux premiers stades. Il se développe et se propage en sourdine dans la cavité pelvienne. Ce cancer « féminin » dissimule sa présence – ni les proches, ni même les médecins, ni les femmes qui en sont atteintes ne s’en rendent compte. Or, plus il est détecté rapidement, plus le pronostic est positif.
Plus de 90 % des femmes chez qui on a décelé très tôt un cancer de l’ovaire vivent toujours cinq ans plus tard. Lorsque le diagnostic est posé à un stade plus avancé, ce taux diminue. L’heure est venue de lever le voile sur ce cancer et d’informer les femmes et les médecins des symptômes et des signes qui l’accompagnent.
Le paysage est sombre : les taux de survie ont à peine évolué depuis cinquante ans. En 2004, plus de 2600 Canadiennes recevront un diagnostic de cancer de l’ovaire; environ 1500 en mourront, des mères, sœurs, filles, amies, conjointes et amantes. Aux États-Unis, ces chiffres sont multipliés par dix. Le cancer de l’ovaire est le plus mortel des cancers gynécologiques.
La clé de la survie réside dans le dépistage aux tout premiers stades, ce qui ne se produit, hélas, que dans 30 % des cas. Au moment de prononcer le diagnostic, la plupart du temps, les tumeurs se sont déjà propagées dans la cavité pelvienne ou même au-delà. Les signes et les symptômes du cancer de l’ovaire sont peu suggestifs. Ils imitent sournoisement les troubles ordinaires de l’estomac ou de l’intestin et peuvent même ressembler à des problèmes menstruels. Ils demeurent donc non détectés pendant des mois, voire des années.
Les symptômes
La plupart des cancers de l’ovaire sont « silencieux »; ils manifestent peu ou pas de signal d’avertissement. Lorsque des symptômes se manifestent, ils semblent souvent anodins, si bien qu’on les attribue par erreur à d’autres troubles. Bien que, dans certains cas, il soit possible de déceler ce type de cancer dans le cadre d’un examen gynécologique de routine, dans de nombreux autres, il n’est détecté qu’à un stade avancé de la maladie
À un stade avancé, le cancer de l’ovaire provoque souvent un blocage des intestins, causant des nausées, des douleurs et des vomissements aigus, ainsi qu’une importante perte de poids.
Les symptômes énumérés ci-dessous peuvent indiquer la présence d’un cancer de l’ovaire. Les femmes qui présentent plusieurs de ces symptômes au-delà d’une période de deux à trois semaines devraient consulter leur médecin de famille.
  • une impression de lourdeur dans la région pelvienne;
  • une vague sensation de malaise dans la région abdominale inférieure;
  • des saignements vaginaux non attribuables aux menstruations;
  • une prise ou une perte de poids inexpliquées;
  • des cycles menstruels anormaux;
  • une augmentation du volume de l’abdomen;
  • des symptômes gastrointestinaux aspécifiques (estomac/intestins) : ballonnements, augmentation des flatulences, indigestion, manque d’appétit, nausées et vomissements, incapacité à absorber une portion normale de nourriture;
  • une augmentation de la fréquence ou de l’urgence des mictions.
Les facteurs de risques
L’incidence de cancer de l’ovaire est la plus forte dans les pays industrialisés, ce qui en fait une maladie des pays développés en quelque sorte (à l’exception du Japon). Le cancer de l’ovaire peut se manifester à tout âge, mais il frappe le plus souvent les femmes en phase postménopausique. Plus de la moitié des décès provoqués par le cancer de l’ovaire touchent des femmes âgées entre cinquante-cinq et soixante-quatorze ans. Environ un quart des décès surviennent dans la tranche des trente-cinq à cinquante-quatre ans.
Peu de femmes sont génétiquement prédisposées au cancer de l’ovaire. En fait, seulement 5 % à 10 % des femmes atteintes possèdent des antécédents familiaux liés à cette maladie. L’interruption de l’ovulation – causée par la grossesse, la pilule anticonceptionnelle ou des problèmes d’ordre médical – peut offrir une certaine protection contre le cancer de l’ovaire, mais ce ne sont pas là des solutions viables.
Le cancer de l’ovaire est associé aux facteurs de risques suivants:
  • des antécédents de cancer de l’ovaire au sein de la famille immédiate;
  • être âgée de plus de cinquante ans;
  • le fait de ne pas avoir eu de grossesse (plus le nombre de grossesses est élevé, plus le risque est faible);
  • des antécédents de cancer du sein;
  • l’appartenance raciale (le cancer de l’ovaire frappe 50 % plus de femmes blanches que de femmes afro-américaines);
  • le fait d’être de descendance juive ashkénaze;
  • le fait d’avoir suivi une hormonothérapie substitutive (augmentation très légère du risque);
  • la prise de médicaments pour stimuler la fertilité (le risque est presque trois fois supérieur chez les femmes qui ne réussissent pas à concevoir; toutefois, les résultats ne sont pas concordants);
  • un régime alimentaire riche en gras (on l’associe à des taux élevés de cancer de l’ovaire dans les pays industrialisés, mais le lien reste à prouver);
  • l’utilisation de poudre de talc dans la région génitale (évoqué comme un facteur de risque; il n’existe toutefois pas de données concordantes à ce sujet);
  • l’obésité (peut jouer un rôle chez les femmes dépassant leur poids idéal de 20 % à 25 %)

COMMENT LE CANCER DE L’OVAIRE EST-IL DÉTECTÉ?
Une condition bénigne
Chaque année, près de 300 000 Américaines et environ 30 000 Canadiennes sont admises à l’hôpital parce qu’elles présentent une tumeur ou une masse ovarienne; les examens de routine décèlent un nombre encore plus grand d’anomalies. Ces masses sont non cancéreuses dans la plupart des cas; il peut s’agir d’un kyste de l’ovaire, d’un abcès ou d’une infection, d’un fibrome, d’une endométriose, d’une grossesse ectopique (l’embryon se loge dans une trompe de Fallope et doit être prélevé par chirurgie) ou de toute autre affection non cancéreuse. Pour écarter la possibilité d’une grossesse ectopique, on a recours à des analyses de sang. Les kystes ou les tumeurs décelées chez les petites filles ou les femmes ménopausées sont une plus grande source d’inquiétude que chez les autres, puisque la plupart des masses sont attribuables au phénomène des menstruations.
L’examen gynécologique annuel
Toute femme devrait être examinée chaque année par son médecin de famille et subir entre autres une palpation bimanuelle recto-vaginale. Cet examen consiste à insérer un doigt dans le vagin et un autre dans le rectum, ce qui permet au médecin de juger de la taille des ovaires et de la forme de l’utérus et de déceler toute masse ou tumeur éventuelle. Hélas, il ne permet de détecter que rarement les changements associés à un cancer de l’ovaire peu évolué. Le médecin effectuera également un test de Papanicolaou pour dépister tout cancer du col de l’utérus, mais ce test ne permet pas de détecter un cancer de l’ovaire. Dans le cas d’une femme appartenant à un groupe à risque élevé de cancer de l’ovaire, on pourra exiger qu’elle subisse quelques autres tests comme une échographie transvaginale ou une analyse du CA 125 dans le sang.
L’échographie transvaginale
Pour analyser une tumeur ou une masse détectée au cours de la palpation recto-vaginale, on a recours à l’échographie transvaginale. On insère dans le vagin une sonde émettant des ondes sonores (les ultrasons) qui se réfléchiront sur les tissus, les organes et les masses présents dans la cavité pelvienne. Ces échos sont ensuite transformés en images. On peut aussi placer une sonde sur la surface du ventre (on parle dans ce cas d’échographie transabdominale); on n’obtient toutefois pas d’aussi bonnes images qu’avec l’échographie transvaginale. Les tissus sains, les kystes remplis de liquides et les tumeurs solides produisent des ondes distinctes, mais ce test ne permet pas de déterminer si une masse est bénigne ou maligne.
L’analyse du CA 125 dans le sang
Cette analyse sert à mesurer le dosage d’une protéine spécifique secrétée par les cellules. On sait que dans 80 % des cas liés au cancer de l’ovaire, ce taux est élevé. En temps normal, sa valeur se situe sous la barre des 35µ/mL (microns par millilitre), mais cela peut varier en fonction de l’âge et du cycle menstruel. Un certain nombre de phénomènes influent sur le dosage du CA 125, dont les infections pelviennes, les maladies du foie, les fibromes, les kystes ovariens non cancéreux et même les grossesses. Dans une étude sur les femmes pré-ménopausées, par exemple, on a observé que le taux de CA 125 pouvait atteindre jusqu’à 62µ/mL pendant les menstruations et qu’il chutait en deçà de 32µ/mL au moment de l’ovulation. Si votre médecin soupçonne la présence d’un cancer de l’ovaire, c’est le test qu’il devrait normalement prescrire. Et si on détecte chez vous un cancer de ce type, on vous demandera de répéter l’analyse sanguine à des intervalles de trois, six ou douze mois pour surveiller le dosage du CA 125.
Autres techniques d’imagerie servant à détecter un cancer de l’ovaire
Parmi les autres techniques d’imagerie pouvant servir à détecter un cancer de l’ovaire, mentionnons la tomographie par ordinateur, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et la radiographie abdominale. La tomographie permet de déterminer si le cancer s’est étendu aux ganglions lymphatiques, aux organes de l’abdomen, au liquide abdominal ou au foie. L’IRM produit des images de coupe transversale du bassin et des organes de l’abdomen, qui sont ensuite reconstituées en images tridimensionnelles. Tous ces examens ne permettent pas de détecter un cancer de l’ovaire, mais ils peuvent s’avérer des instruments très utiles une fois que le diagnostic a été établi.
La laparotomie est la méthode généralement utilisée pour diagnostiquer un cancer de l’ovaire. On pratique une incision allant de l’os iliaque au nombril, sous anesthésie générale. On prélève tout kyste ou tissu suspect pour le faire analyser; c’est ce qu’on appelle une biopsie. Grâce à cette technique, il est possible d’explorer soigneusement toute la région du bassin. On ponctionnera aussi un peu de liquide abdominal dans le but de le faire analyser pour vérifier la présence de cellules cancéreuses. Si on détecte un cancer, le chirurgien fera état de son évolution et, bien entendu, prélèvera la plus grande quantité possible de tissu cancéreux (sur les ovaires, dans l’utérus, etc.).
Perspectives
Pour favoriser le dépistage précoce du cancer de l’ovaire, il sera nécessaire de sensibiliser un plus grand nombre de femmes et de médecins à cette maladie. Il faudra en outre intensifier les efforts et les sommes consacrés à la recherche pour tenter de mettre au point des outils de dépistage plus élaborés que ceux dont on dispose aujourd’hui et découvrir les causes de cette affection mortelle. On ne peut trop insister sur la nécessité de mettre au point une méthode de dépistage précoce. Le cancer de l’ovaire est peut-être bien une maladie qui chuchote, mais il est la cause d’une criante douleur pour les femmes atteintes et leur famille.

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