Les traitements du cancer du poumon

24.5.11

Il existe trois principaux types de traitements du cancer du poumon : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Chacune de ces approches peuvent être utilisées seules ou associées, en fonction de chaque cas.

La chirurgie

La chirurgie, lorsqu’elle est possible, reste le principal traitement du cancer du poumon. Elle consiste à enlever la tumeur dans sa totalité et il faut en général procéder à l’ablation du lobe ou de la totalité du poumon atteint par le cancer. L’ampleur de la chirurgie dépend de la taille et de la localisation de la tumeur. Le médecin procède systématiquement à l'analyse des ganglions lymphatiques situés aux alentours de la tumeur. Il est impor­tant de prélever ces ganglions car ils filtrent la lymphe qui provient des poumons et sont l'un des premiers sites d'extension de la tumeur. Leur analyse est importante pour décider des éventuels traitements complémentaires à administrer au patient à l’issue de la chirurgie.

La radiothérapie

La radiothérapie utilise des radiations pour détruire les cellules cancéreuses et empêcher leur prolifération. Comme avec la chirurgie, il s'agit d'un traitement local dépourvu de toute action sur d'éventuels foyers à distance (métastases). La radiothérapie peut être utilisée seule ou associée à d'autres traitements. Il s'agit généralement d'une irradiation légère mais quotidienne, pratiquée pendant deux à huit semaines. Dans certains cas, une seule séance peut suffire. Chaque séance dure environ 15 minutes car elle comporte un temps d’installation, de repérage… L’irradiation en elle-même est très courte et indolore sur le moment. Certaines techniques de radiothérapie très précises sont maintenant disponibles, par exemple la radiothérapie stéréotaxique ou radiochirurgie. Seuls certains stades de la maladie sont concernés par ces nouvelles techniques.

La chimiothérapie

La chimiothérapie consiste à administrer un ou plusieurs médicaments toxiques pour les cellules cancéreuses. Cette approche regroupe de nombreux types de traitements, qui peuvent être administrés par voie intraveineuse, par voie orale ou parfois par injections sous-cutanées, intra-musculaire… Les agents administrés diffusent dans tout l'organisme : contrairement à la chirurgie et à la radiothérapie qui visent à contrôler localement la tumeur, elle peut traiter simultanément toutes les lésions tumorales de l'organisme, qu'elles soient visibles ou non sur les examens qui auront été faits.
Le plus souvent, la chimiothérapie ne détruit pas sélectivement les cellules cancéreuses, mais aussi les cellules saines qui se multiplient rapidement. C’est la raison pour laquelle les chimiothérapies sont souvent associées à de nombreux effets secondaires qui nécessitent des traitements préventifs. Une nouvelle génération de traitements du cancer (souvent appelés thérapies ciblées) est désormais disponible. Ces nouvelles molécules s’attaquent plus spécifiquement  aux cellules cancéreuses, ou à leur environnement : leurs effets secondaires sont assez différents.
La pionnière de ces molécules est un inhibiteur du REGF (ou EGFR), une protéine présente sur les cellules pulmonaires. Dans certains cas, la croissance des cancers pulmonaires est sous le contrôle de cette protéine. C’est souvent le cas lorsqu’une mutation du gène REGF est détectée. Les inhibiteurs de REGF bloquent alors spécifiquement la croissance des tumeurs sous le contrôle du REGF. Ces substances, administrées par voie orale pendant plusieurs mois consécutifs, ont des effets secondaires différents des chimiothérapies conventionnelles (peu de toxicité hématologique, peu de chute de cheveux, mais des éruptions cutanées et des diarrhées). Elles sont cependant réservées aux cas avancés. Les molécules anti-angiogéniques forment une autre catégorie de thérapie ciblée. Elles freinent le développement des vaisseaux sanguins qui alimentent la tumeur, l’empêchant ainsi de croître. Dans le traitement du cancer bronchique, ces traitements sont parfois proposés en association avec la chimiothérapie. Néanmoins, ils présentent certains risques (hypertension, saignement) qui contre-indiquent leur utilisation chez de nombreux patients.
Aujourd’hui, nous ne disposons pas d’outils pour prédire quelles sont les tumeurs qui vont répondre à tel ou tel traitement. On ne peut juger de l’efficacité d’un traitement qu’a posteriori, en évaluant son activité à l’aide d’examens répétés (comme le scanner). La durée pendant laquelle le traitement est efficace est également non prévisible.

Le traitement des cancers pulmonaires à petites cellules

Le cancer pulmonaire à petites cellules (15 % des cas) se propage rapidement vers des régions éloignées du poumon. Il est fréquent que les métastases ne soient pas décelées par les examens de routine. C'est pourquoi la chirurgie n'est quasiment jamais proposée et le traitement repose souvent sur la chimiothérapie qui traite toutes les lésions, y compris les métastases qui ne se verraient pas. Une radiothérapie du thorax est parfois proposée, en fonction de l'extension initiale de la maladie. Une radiothérapie cérébrale est très souvent indiquée, même en l’absence de métastases cérébrales visibles sur le scanner ou l’IRM. La durée totale du traitement est souvent proche de 6 mois.

Le traitement des cancers pulmonaires non à petites cellules

Lorsque la tumeur est localisée et opérable, elle doit être retirée si le patient ne présente pas de contre-indication chirurgicale. L'étendue de l'opération dépend de la taille et du siège de la tumeur. Une chimiothérapie et/ou une radiothérapie postopératoire peuvent être proposés, dans certains cas, pour renforcer les résultats de la chirurgie.
Lorsque la tumeur est jugée inopérable mais reste localisée au thorax, une radiothérapie est indiquée. Elle est parfois associée à une chimiothérapie, selon l'état de santé général du patient. Dans le cas où la tumeur a envahi d'autres organes et donne lieu à des métastases, le traitement repose d’abord sur la chimiothérapie et parfois sur la radiothérapie.
Quand le cancer provoque des complications pleurales (présence de liquide dans la plèvre), des ponctions ou un talcage (méthode chirurgicale pour souder le poumon à la plèvre et empêcher la réapparition d'un liquide pleural) peuvent s'avérer nécessaires.
Ce dossier a été réalisé avec le concours du Dr Benjamin Besse, oncologue médical dans le département de médecine de l’Institut Gustave Roussy, à Villejuif. 
Dernière mise à jour : 08-02-2011

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